La première fois que j’ai vu les peintures de Elicia Edijanto, j’ai été frappée par le calme profond qui s’en dégageait. Les couleurs noires et blanches que l’artiste choisit dans toutes ses œuvres leur donnent une simplicité aussi profonde qu’un retour aux origines.
Il semble que seul l’essentiel l’intéresse : aucun ornement, aucune emphase, ses tableaux parlent simplement et sans détour afin de nous plonger dans un monde de paix et d’harmonie avec tous les êtres vivants. C’est la quête principale de Elicia :
« Bien que l’ensemble de mes peintures soit inspiré par la nature, chaque pièce a sa propre histoire, dit-elle. Pour l’oeuvre « De retour à la maison », je suis partie d’un sentiment particulier de nostalgie : quand la maison nous manque. Nous aimons tous l’aventure. Nous aimons sortir de chez nous et entreprendre un voyage lointain, quitter notre zone de confort, et découvrir de nouvelles choses. Etre loin n’est pas chose aisée, mais je crois toujours que nos souffrances nous donnent la capacité de faire l’expérience de joies plus grandes encore, et d’apprécier d’autant plus ce que nous avons. Jusqu’au sommet des montagnes, vers les rivages. Baigné dans le coucher du soleil, mordu par le froid de la nuit. Se lever, tomber et se relever. Trouver un véritable ami, se retrouver, s’aimer, se haïr, et enfin s’accepter tels que nous sommes. Un voyage doux-amer. Et à la fin, quand il s’achève, toujours la maison nous manque. Nous voyons notre maison avec un regard tout nouveau. Devenus une personne entièrement différente, nous rentrons à la maison d’une manière plus positive. Nous nous sentons fatigués par un long voyage, mais en même temps, nous sentons la joie et la paix. « De retour à la maison » décrit ce moment même. Marchant côte à côte avec notre compagnon de voyage qui est maintenant devenu un frère. Nous rentrons à la maison nous reposer. La vie ne consiste pas seulement à courir sans cesse, mais aussi à s’arrêter et se réjouir. Nous allons enfin profiter de notre lit chaud retrouvé, en sirotant une tasse de thé chaud, tout en racontant mille et une fois notre aventure, dans les rires et le plaisir. Loin de seulement exister, au moins nous vivons ».
« De retour à la maison »: Aquarelle sur papier, 30 x 30 cm, 2015