« Nous pensons trop » est une mélodie éthérée de Johny K. Fingers, remarquable par sa simplicité : l’artiste abandonne tout le superflu et se concentre sur l’essentiel. La pureté des notes met en valeur tout en renouvelant la puissance des célèbres paroles du « Dictateur » : l’espoir et la mélancolie sont là tous deux, pour partager une vision de l’humanité ouverte au possible.
Le travail menant à ce morceau est significatif, comme l’explique Johny K. Fingers :
« Le processus de création change à chaque fois que je fais une chanson, parfois je passe des heures à jouer de la guitare jusqu’à ce que je trouve quelque chose que je peux accepter, d’autres fois c’est instantané. Si jouer d’un instrument peut parfois devenir un simple automatisme, écrire des paroles est une toute nouvelle forme d’expression pour moi. J’apprécie beaucoup la liberté, et de ne pas être coincé par des gammes et des tonalités. Toutes mes paroles sont écrites à partir de sentiments que je ne peux pas exprimer ou d’expériences que je ne peux pas décrire. Habituellement, la création de la plupart de mes chansons est beaucoup moins spontanée qu’on pourrait le penser, j’écris sur un bout de papier une barre de mesure ou quelques accords suivis de deux phrases. Ce sont comme mes briques de lego, je reprends plus tard tous ces morceaux distincts, puis j’ajoute et j’embellis pour en faire des chansons. En ce qui concerne « Nous pensons trop », en regardant des films, je me suis attardé sur le travail de Charlie Chaplin, depuis « Les Lumières de la Ville » jusqu’au « Temps Modernes ». Reprendre le message du film, voilà ce qui m’a vraiment inspiré pour faire cette chanson sans écrire par moi-même des paroles, mais en utilisant quelques échantillons de voix de l’un des rares films non muets que Charlie Chaplin avait fait. Je cherchais une mélodie douce et apaisante, pour calmer. Mon chat était en fait la principale source d’inspiration pour la mélodie, je lui jouais des trucs et je ne pouvais pas considérer réussi un ensemble d’accords si mon chat ne pouvait pas dormir en l’écoutant. Oui, nous pensons trop, alors qu’il pourrait être suffisant de ressentir les choses à notre niveau d’humain, puis de réaliser que, finalement, les pensées sont plutôt des obstacles pour faire les bons choix ».
Ce morceau sonne comme une ode autant à la force du film, qu’à l’art sensible de Charlie Chaplin et à notre propre humanité.