Cette oeuvre ressemble à une porte ouverte sur notre enfance et notre imaginaire. Que diriez-vous d’abandonner ce qui pèse et contraint et de voler comme une plume dans les airs ?
Louise Richardson collecte des objets de tous les jours pour créer des histoires et nous ramener à nos propres émotions : il y a indéniablement quelque chose d’éthéré et de mélancolique à la fois dans son œuvre. Les matériaux naturels qu’elle utilise transmettent une forte dimension élémentaire. Cheveux, oeufs, plumes, papillons, peau de serpent, deviennent un medium, dans les différents sens du mot : à proprement parler, ce sont des canaux vers un autre monde, ou plus exactement, des canaux qui nous ramènent à la réalité. Non seulement nous font-ils prendre conscience de la beauté de la nature, mais, à travers cet émerveillement, nous faisons l’expérience d’un lien d’amitié et de tendresse avec ces matières naturelles.
La présence d’une histoire est très importante : il s’agit de prendre des objets du quotidien pour en faire un conte. « Loin sur une plume » utilise l’ordinaire et cet ordinaire même se transforme en magie – là où tout est possible, y compris voler. Les proportions et la matérialité importent peu, animaux et humains coexistent sur le même plan. Le maître mot est : liberté.
Louise crée des chaussures, des robes, des livres, des oeuvres d’art qui nous sont en fait très familières dans notre vie quotidienne. Ces objets opèrent comme un rappel du lien intérieur avec la nature et créent un sentiment d’immense gratitude et d’humilité.
C’est une invitation à retrouver dans notre coeur l’enfant que nous sommes toujours et de laisser la magie emporter notre esprit.
« Loin sur une plume », 30cm x 30cm, 2009.